ZOOM ASSO : IKAMBERE
Zoom sur l’association Ikambere*, située à Saint-Denis et rencontre avec Mme Bennis, directrice adjointe et Mme Nguekeng, médiatrice en santé et conseils en santé sexuelle et droits humains.
*Ikambere signifie « la Maison accueillante » en Kinyarwanda (langue du Rwanda)
Pouvez-vous nous présenter l’association Ikambere?
Ikambere a été créée en 1997 par Bernadette Rwegera, actuelle directrice. Elle a fondé cette association suite à un travail universitaire réalisé sur les femmes et enfants migrants confrontés au VIH en Île-de-France. Au cours de cette recherche, elle a rencontré des femmes isolées et en grande précarité. Elle a alors décidé de créer un lieu pour permettre à ces femmes de rompre l’isolement. Très vite, l’équipe a mis en place une prise en charge globale avec l’accueil autour d’un repas partagé dans le centre et un certain nombre d’activités proposées afin d’améliorer la qualité de vie, retrouver l’estime de soi, créer du lien entre les femmes et entre les professionnels. Aujourd’hui Ikambere s’organise autour de trois axes :
- Accompagner des femmes en situation de précarité vivant avec une maladie chronique. Cet axe s’articule autour de trois lieux. La Maison accueillante à Saint-Denis, accompagnant des femmes vivant avec le VIH; la Maison apaisante à Ivry-sur-Seine, accompagnant des femmes vivant avec le diabète, une obésité ou une hypertension et La Maison reposante dans le Val d’Oise, lieu de vacances pour les femmes accueillies à Saint-Denis et à Ivry-sur-Seine.
- Aller vers les populations vulnérables. Les équipes d’Ikambere vont à la rencontre des personnes éloignées du système de soins et en situation de grande précarité. Plusieurs actions sont menées :
> Médiation en santé avec l’animation de permanences hospitalières en Ile-de-France. Les équipes de l’association sont présentes dans les services de maladies infectieuses pour créer du lien entre les malades et les professionnels de santé.
> Accompagnement sur le volet de la prévention au sein des foyers de travailleurs migrants, des foyers d’hébergement, des hôtels sociaux.
> Dépistage de l'hépatite B, l’hépatite C et du VIH.
- Partager notre savoir-faire Avec l’expérience acquise depuis 25 ans, l’association forme d’autres acteurs du secteur médical et social en développant des outils de prévention, des études permettant d’améliorer la prise en charge par les professionnels. Les femmes accompagnées sont suivies dans des hôpitaux mais, pour des besoins d’information, Ikambere peut solliciter, à titre bénévole, des médecins qui viennent informer les femmes sur la maladie, les traitements…Ils interviennent alors dans les locaux de l’association.
Chaque année, près de 500 femmes sont accueillies sur le site de Saint-Denis. Ikambere est dans une phase de développement de son activité avec l’ouverture récente du centre d’Ivry-sur-Seine.
Que vous apporte votre partenariat avec la BAPIF ?
L’aide alimentaire fait partie prenante de notre mission auprès des femmes accompagnées, que ce soit pour les repas du midi ou la distribution de colis alimentaires. Sur l’ensemble des lieux d’accueil de l’association, un repas est proposé du lundi au vendredi. Ces repas sont cuisinés sur place par une équipe dédiée avec le soutien d’une diététicienne afin de préparer des menus équilibrés et sains à base de produits frais.
Concernant les colis, l'approvisionnement se fait à l’entrepôt de Gennevilliers toutes les deux semaines, et la distribution des colis alimentaires a lieu le même jour. Depuis le début de la crise sanitaire, la distribution se fait directement au pied du camion. Avec l’aide de quelques bénévoles, souvent des femmes accompagnées par l’association, des tables sont installées en extérieur pour la préparation et la distribution des colis. Un numéro de passage est ensuite distribué, entre 75 et 100 femmes choisissent alors les denrées qu’elles souhaitent. Les colis sont essentiellement composés des produits de la BAPIF.
Avez-vous une action, une initiative dont vous êtes particulièrement fiers ?
L’ouverture du nouveau centre d’Ivry-sur-Seine, la Maison apaisante, en février 2022 ! C’est un projet, dont l’association est particulièrement fière, l’aboutissement de plusieurs années de travail. L’expertise d’Ikambere à Saint-Denis, développée sur le champ du VIH auprès de femmes en situation de grande vulnérabilité est reconnue. Elle peut désormais se déployer sur d’autres pathologies, auprès de femmes ayant aussi besoin d’être suivies et actrices de leur santé. La crise COVID a révélé les fragilités des personnes en précarité, notamment l’obésité, le diabète et l’ hypertension. La question de l’alimentation est centrale dans la prise en charge, il est important de pouvoir répondre à des enjeux de santé publique.
https://ikambere.com
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